Comme chaque année, les membres de l’Association des Jeunes Artistes Coréens se renouvellent et se réunissent pour relever un nouveau défi ; explorer un thème qui permet à chacun d’entre eux de considérer son travail d’un œil nouveau. Soucieux de mieux comprendre les phénomènes de la société actuelle, les artistes s’interrogent ici sur le rapport aux médias, plus particulièrement ceux dits alternatifs, tout en mettant en jeu l’influence et les conséquences de ces médias devenus omniprésents dans la vie de tous les jours.
Depuis une dizaine d’années, le public préfère s’informer par les réseaux sociaux numériques plutôt que par les médias journalistiques traditionnels de l’information. Malheureusement, ces nouveaux usages favorisent la circulation de propos rapporteurs souvent basés sur des fake news et des théories du complots. Dans ce contexte, le mot infox, néologisme juxtaposant « information » et « intoxication » renvoie à une information mensongère ou intentionnellement insidieuse.
La prolifération de l’infox serait même responsable du basculement de nos sociétés dans une nouvelle ère de la « post-vérité », terme forgé en 1992 par Steve Tesich, scénariste et romancier serbo-américain. Le terme post-vérité décrit une situation dans laquelle les apparences priment les faits, accordant davantage d'importance aux émotions et aux opinions qu'à la réalité des faits. Ce phénomène se traduit par une indifférence de plus en plus généralisée à la distinction entre le vrai et le faux...
Selon Greimas et Courtés, linguistes et sémioticiens, ce qui a à la fois l’être et le paraître est vrai, alors que ce qui est non-être et non-paraître est faux. Ils développent également ce qui est secret et mensonge dans ce rapport entre l'être et le paraître. Le lien entre ces deux façons de concevoir la réalité est ambivalent puisque les apparences dévoilent et dissimulent en même temps, et il gagne en intérêt avec la question de la représentation, de l’image, du réel, des illusions et autres concepts que soulève l’art. |
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